Le travail d’Anysia Nefissi s’intéresse aux mythologies ancestrales ainsi qu’aux rituels et savoirs vernaculaires issus de ses origines amazighes (berbères) et françaises. C’est en explorant les inter-mondes habités par les invisibles et les non-humainx qu’elle questionne notre rapport aux vivants et aux systèmes d’oppression et de hiérarchisation.

Ses oeuvres agissent comme des néo-rituels où des activations mnésiques viennent créer des liens symboliques et analogiques. Elle revisite les mythologies orientales, les traditions orales et les savoirs traditionnellement féminins (poterie, tatouage, tissage, fresque, soin et alimentation) pour créer des passages entre différents espaces et temporalités en les connectant aux cultures populaires, aux nouvelles technologies, aux cultures de masse et aux enjeux contemporains qu’ils portent, dans une démarche collective de réparation et de soin.

 

Anysia Nefissi (née à Paris en 1991) est une artiste plasticienne qui vit et travaille à Saint-Ouen-sur-Seine. Après des études théoriques en Lettres & Arts à l’Université Paris Diderot (VII), elle développe sa pratique artistique à Londres, de manière autodidacte, au sein de la scène émergente alternative jusqu’en 2017. 

Son travail mêle peinture, sculpture, installation, vidéo, écriture et dispositifs performatifs. Il est influencé par le surréalisme, le symbolisme et le réalisme magique.

2024 marque un tournant plus conceptuel dans sa pratique qui s’ouvre à d’autres médiums que la peinture et dont la démarche change radicalement à la suite d’une fracture identitaire accéléré par le contexte politique et social. Cette même année, elle poursuit un projet de recherche-création à l’Université Paris VIII, dirigé par le théoricien et curateur Aliocha Imhoff. Ce projet, à la fois théorique et plastique, explore les mémoires portées par l’invisible, les non-humainx, les traditions et rituels oubliés avec une approche écoféministe et décoloniale.